Thứ Tư, 11 tháng 10, 2023

L’épave (Henry Gréville) - Mảnh Tàu Nổi Trôi(Thái Lan Dịch)

Henry Gréville


L’épave - Henry Gréville

Le vent qui soufflait en tempête depuis la veille au soir s’était calmé un instant ; un rayon de soleil, jaune et pâle, traversa les nuages et fit briller comme de l’étain neuf les toits de schiste bleuâtre. Roger ouvrit la fenêtre ; la senteur âpre et bien connue du varech poussé sur les plages par les hautes marées le saisit à la gorge, et il l’aspira avec délices en fermant les yeux pendant un instant. Les arbres avaient assez bien résisté ; beaucoup de feuilles brunes jonchaient le sol, mais les hêtres perdent leur feuillage de bonne heure, et les ouragans n'effraient pas les troncs serrés en rang épais le long des grandes avenues, sur les haies doubles, ni leurs branches enchevêtrées, courbées dès l’enfance dans la direction la plus fréquente du vent. Quelques rosiers remontants n’avaient plus leurs roses de la veille, quelques tiges grêles avaient cédé dans le parterre, et c’était tout.

159 Roger interrogea le ciel du regard. – Dites donc, monsieur, lui dit la vieille servante qui venait aussi examiner le temps, est ce que ce n’est pas fini, le sabbat de cette nuit ? – Je crois plutôt que cela va recommencer, répondit-il. Les grands nuages s’avançaient en masses régulières et lourdes comme des escadrons de cavalerie ; leur teinte uniforme, leurs bords réguliers, annonçaient qu’ils venaient de loin, ils arrivaient de l’horizon, vite mais sans hâte fébrile, dans toute leur puissance et leur majesté. Le rayon jaunâtre qui glissait entre les nuées venait du second tiers de l’horizon ; le zénith appartenait tout entier à ces cohortes redoutables. La pluie tombait par intervalles, droite et régulière, car le vent ne soufflait plus à la surface de la terre, et de moins accoutumés à ces fausses accalmies eussent cru le danger passé. Roger prêta l’oreille, et le grand fracas des vagues qui déferlaient à une lieue de là, sur la plage, lui arriva comme l’écho d’une bataille.

Le froissement des galets roulés rappelait les 160 mitrailleuses, les lourdes vagues, s’écroulant à pic, imitaient les coups de canon... Il écoutait la tête penchée. Soudain, l'ouragan reprit, le vent souffla en foudre, comme disent les marins, les branches des hêtres craquèrent et se rompirent sous cet assaut inattendu. Du fond du ciel, d’énormes masses nouvelles, presque noires accoururent, se précipitèrent sur les lourds escadrons réguliers, puis, emportées par un courant irrésistible, se déchiquetèrent en lambeaux qui s’en allèrent on ne sait où. Les nuages gris disparurent roulés par la tempête, une brume noirâtre envahit le ciel, fondue en petite pluie fine qui frappait douloureusement le visage, et au-dessus des bruits de la terre ainsi violentée dans tout ce qui croît à sa surface, l’écroulement des vagues monstrueuses frappa régulièrement la grève, semblable au roulement du tonnerre.

Roger ferma sa fenêtre, descendit l’escalier de granit qui résonnait sous les clous de ses souliers de chasse, et, passant devant la servante, se trouva dans le jardin. – Monsieur, est-ce que vous sortez ? Il n’y pas 161 de bon sens. – C’est trop beau, répondit-il de son ton calme ; il faut que j’aille voir cela. Pendant que la vieille femme grommelait et levait les mains au ciel, il était déjà sur la route, et marchait résolument à la rencontre de l’ouragan furieux. Le paletot bien boutonné, les mains enfoncées dans ses poches, offrant au vent aussi peu de prise que possible, il fit assez rapidement un quart du chemin, protégé par l’abri des haies de terre battue qui enclosent les pièces de terre, et qui faisaient obstacle au vent de la mer.

Mais, au premier coude de la route, cet abri disparut, et il se trouva en butte à toute la rage de la tempête; vainement il voulut résister, il se trouva soudain acculé contre l’angle du chemin. Baissant la tête, s’adossant au mur, il attendit un moment plus favorable ; bientôt il put lever les yeux et regarder devant lui. Le soleil brillait toujours, et sa clarté pâle, presque blanche, donnait un singulier aspect maladif aux objets qu’elle éclairait. Les brumes qui passaient en courant dans le ciel empêchaient le plus souvent ses rayons d’arriver jusqu’à la terre, et c’est l’Océan seul qui les recevait. Entre les deux hautes collines couronnées de bruyères qui descendaient en pente abrupte dans la vallée jusqu’au rivage, le coin de mer que Roger pouvait apercevoir semblait une vaste coupe pleine d’écume et de reflets métalliques. L’onde affolée au large se brisait en vagues contrariées, formant des bandes immenses qui accouraient frénétiquement à l’assaut d’un rocher noir, le recouvraient et retombaient en un bouillonnement laiteux qui se répandait au loin comme une nappe d’huile ; puis la vague, se reconstituant, prenait de plus en plus d’ampleur, et immense, effrayante, venait battre le galet qui s’écroulait avec fracas sous ces coups épouvantables.

Saisi d’un désir irrésistible de contempler de plus près ce spectacle étonnant, Roger rassembla ses forces, et se lança en courant sur la route en pente. À mesure qu’il descendait, la violence du vent diminuait, et, quand il fut au fond de la 163 vallée, il se trouva dans une zone presque calme. Il ralentit sa course, reprit haleine, secoua ses vêtements et regarda autour de lui. À quelques pas en avant marchait une forme brune, la tête enveloppée d’un voile épais, aux plis serrés ; il n’eut pas besoin de la regarder deux fois, un tressaillement de son cœur lui avait appris le nom de cette promeneuse hardie. En toute autre circonstance, il eût peut-être rebroussé chemin, – à quoi sert de se parler quand on ne peut s’entendre ? – Mais il est des jours où un esprit de vaillantise et d’audace s’empare de nous et nous porte plus loin que ne le voudrait notre raison, si on la consultait ; Roger doubla le pas et rejoignit la promeneuse. – Par ce vent affreux ? lui dit-il, au moment où il se trouva près d’elle.

Elle tressaillit aussi, non de frayeur, et répondit : – Rien au monde n’est plus beau. – C’est mon avis, dit Roger. Ils se remirent à marcher de conserve dans l’air apaisé de ce coin de vallée, protégé par une haute colline. – Vous allez loin ? demanda-t-il au bout d’un instant. – Jusqu’au rivage. Je suis sortie exprès pour voir l’effet de ce soleil étrange sur cette mer en furie. Il y a là un contraste qui me navre et qui m’attire. N’est-il pas vrai que le soleil ne devrait briller que sur des scènes de paix, sinon de joie ? – Les malheureux ont pourtant quelque droit à un peu de consolation, répondit Roger. – Ah ! reprit-elle avec amertume, un tel soleil ne console pas... il ne fait qu’éclairer les souffrances, et les souffrances préfèrent l’obscurité. Roger ne répondit pas. Ils ne voyaient plus l’Océan, et une sorte de calme semblait renaître en eux. Après Quelques minutes, il interrogea encore sa compagne, mais avec une espèce de soumission mélancolique. – Vous vouliez quitter ce pays, dit-il ; n’avez vous point changé d’avis?

– Que sais-je! répondit-elle avec amertume. Est-ce que je sais ce que je veux? J’en viendrai à me fuir moi-même; – mais cela, c’est ce qu’aucun voyage, si lointain qu’il soit, ne peut me donner. J’ai vu bien des contrées, et mon humeur est toujours la même, elle ne changera pas, allez ! – Détestez-vous ce pays plus qu’un autre ? demanda-t-il, avec cette même tendresse craintive que démentaient ses yeux hardis et sa bouche résolue. Elle secoua la tête sans répondre. Une douceur fugitive détendit ses traits contractés par l’amertume. – Non ! plus que tout autre, je l’aime ou j’ai cru l’aimer... J’y serais morte avec joie, mais je ne peux pas mourir, rien ne me tue ! L’amertume reparut sur ses traits délicats, et elle fit de la main un geste plein de colère hautaine. – Il faut que je m’en aille ! reprit-elle aussitôt: oui, il faut que je m’en aille. Je n’ai que trop 16 attendu. Elle prononça ces derniers mots d’une voix toute pleine de reproches et d’angoisses. – Vous pourriez être heureuse ici, reprit Roger, vous y êtes aimée... Vous ne le serez jamais mieux ni plus ailleurs... mais ailleurs, on vous attend sans doute!

– M’attendre! Et qui, grand Dieu! m’attendrait ? Où? Je n’ai plus rien : ni patrie, ni famille: j’ai tout brisé autour de moi. J’ai changé mon or pur contre du cuivre empoisonné, et depuis lors personne, non, personne, entendez vous, Roger ? ne m’aime ni ne m’attend. La route tournait subitement, une rafale aiguë leur ferma la bouche à tous les deux. Le rivage était proche ; sans se toucher la main, sans presque sembler se connaître, ils gravirent le mur de galets que les hautes marées élèvent chaque fois, et qui protège le village contre les coups de mer, puis ils s’arrêtèrent pleins d’une horreur sacrée. À dix pas d’eux, battant son plein, la mer 167 attaquait la terre, sa vieille ennemie, avec la rage de sa plus formidable colère. Quelques pouces de plus, et la digue protectrice était franchie ; – mais le soleil déclinait vers l’horizon, et, pour ce jour là, l’Océan n’irait pas plus loin. La violence du choc faisait trembler sous leurs pieds l’amas de galets mal entassé ; un frisson, non d’épouvante, mais de respect pour cette force indomptable, les secouait de la tête aux pieds ; ils s’assirent sur le galet, à quelque distance l’un de l’autre.

Étroitement enveloppée dans son vêtement d’un brun très foncé, qui laissait deviner son corps svelte et nerveux, la tête légèrement inclinée en avant sous le voile qui serrait ses tempes et ses cheveux noirs, elle semblait la statue de la concentration. Roger ne voyait que son profil délicat de médaille grecque, et cependant il sentait le regard de ses yeux verts se fixer sur les vagues comme pour les interroger. Dans cette courte conversation sur la route, elle venait de lui révéler la plaie de son cœur, jusque-là si religieusement cachée. Elle avait aimé, au loin sans doute, car, dans ce pays qu’elle habitait depuis deux ans, personne ne savait rien d’elle, sinon qu’elle était bonne et charitable, assez riche pour n’avoir besoin de personne, assez simple pour ne rien posséder de meilleur que les autres, assez réservée pour que personne n’osât l’interroger. Pourquoi Roger s’était-il épris de cette énigme vivante ? Pourquoi, lui qui pouvait choisir parmi toutes les jeunes filles du pays et de la ville voisine, avait-il vécu depuis dix-huit mois dans une retraite presque absolue, voyant rarement la jeune femme, et ne trouvant plus de plaisir auprès d’aucune autre ? C’est peut-être parce qu’il avait trouvé en elle ce qui précisément manquait aux autres : l’intelligence pour partager ses goûts artistiques fruit de ses études, la connaissance du monde, qui fait que l’on s’entend aussitôt entre gens bien élevés, – et la beauté, – la beauté absolue, celle des lignes, qu’éclaire, comme une flamme intérieure, le sens du beau et du bien poussé à sa plus haute limite.

Il l’aimait, et ne pouvait le lui dire ; entre elle 169 et lui, elle avait toujours placé une barrière infranchissable de dignité glaciale ; pourquoi aujourd’hui avait-elle levé un coin du voile qui couvrait sa vie mystérieuse ? Et lui, chose bizarre, au lieu de se sentir froissé de ce demi-aveu, il en éprouvait une sorte de joie inquiète et troublée. C’est qu’il vivait loin du monde. Lui aussi n’avait trouvé qu’un métal méprisable en échange de ses trésors, et le monde lui importait si peu qu’il ne tenait plus à lui. Mais elle... n’aimait-elle vraiment plus rien ? Jadis, dans leurs premiers entretiens, elle avait paru détachée de tout ; une amertume souveraine, un dédain glacial, étaient le fond de sa philosophie ; mais en ces derniers temps, elle avait semblé s’attendrir ; parfois, sa voix émue avait laissé tomber l’entretien commencé... Sentait-elle la vie revenir à son âme desséchée ? Ce n’est pas à vingt-quatre ans qu’on est sûre d’être à jamais morte au bonheur ! Tout en songeant à ces choses, il la regardait, et s’efforçait de deviner quelle pensée douloureuse attachait ses yeux sur l’Océan en furie. Il vit une larme, ce n’était pas une goutte d’eau, se détacher des longs cils noirs et rouler sur les joues pâles, où le poudrin de la mer attirait une teinte à peine rosée. Les larmes se succédèrent lentement d’abord, puis plus pressées, et lui n’osait parler, n’osait approcher, craignant de lui rappeler sa présence peut-être oubliée, craignant de la faire s’enfuir, pour cacher la faiblesse de ce cœur jusque-là si bien fermé. Que n’eût-il pas donné pour essuyer avec ses lèvres ces larmes silencieuses, irrécusable preuve de longues douleurs subies dans la nuit et dans la solitude ? Qui donc avait pu la blesser, cette âme fière, si digne d’estime et d’amour ?

Ah! quel que fût son destin dans le passé, elle avait été victime, non coupable, ses yeux purs et son front honnête l’attestaient hautement. Les vagues énormes déferlaient devant eux, si près qu’elles semblaient à chaque fois vouloir les engloutir. Elles accouraient du large avec une crête d’écume de plus en plus haute et mousseuse ; à travers l’onde glauque on voyait la clarté du 171 soleil ; souvent, un rayon jaune filtrait, bien loin, sur le sable fin que laissait voir la vague transparente. Elle approchait rapidement, haute de quinze pieds, se recourbant en volute frangée ; arrivée au bord du galet, elle s’écroulait tout d’une masse, comme s’écroulerait un palais, avec un bruit terrible, et se précipitait à l’assaut des galets, puis, redescendant la pente du rivage, courait à la rencontre d’une autre qu’elle prenait corps à corps, et réduisait en poussière d’écume impalpable et salée.

Les flocons que les marins appellent les papillons blancs de la mer s’envolaient au fond des terres où les moutons parqués dans la lande les voyaient avec surprise tomber sur les fleurs des ajoncs. La jeune femme tourna la tête vers Roger ; le vent avait séché ses larmes, et de son désespoir récent il ne lui restait plus qu’une expression navrée. Elle se leva et dit quelques mots. Il ne pouvait l’entendre au milieu de ce fracas, et il se rapprocha pour pouvoir lui répondre. Ils étaient tout près l’un de l’autre ; cependant il restait entre eux un petit espace qui ne permettait pas même à leurs vêtements de se toucher. Elle lui montrait du doigt, à quelque distance, un objet sombre, qui, porté par les eaux, avançait et reculait sans pouvoir toucher le rivage ; cependant, repris par une vague plus forte, il se trouva bientôt sous leurs yeux. Dans l’onde verte et transparente, il semblait d’un noir intense ; c’était une simple planche arrachée à quelque barque ; elle ne portait aucune indication et n’offrait rien d’intéressant. – C’est une épave, dit Roger. Pour s’entendre, ils devaient se parler à l’oreille, et son souffle effleura la joue de sa compagne. – En arrive-t-il beaucoup ainsi ? demanda-t elle d’une voix lente, comme épuisée par l’intensité de la douleur.

– Parfois, après les grandes tempêtes. Quoique ce soit défendu par les lois, on n’ôtera pas de la tête de nos paysans que le droit d’épave est un droit sacré. 173 – Le droit d’épave ? répéta la jeune femme en tournant la tête vers Roger. Il vit alors dans ses yeux profonds l’immensité d’une douleur irrémédiable ; il y vit aussi, telle que le rayon jaune dans la vague transparente, la clarté d’une tendresse douloureuse qui s’épanchait sur lui, sans joie et sans espoir. Troublé, il continua : – Oui, dans leur idée, l’épave appartient à celui qui la sauve ; il a parfois bien du mal à la disputer à la mer, il la tire à grand-peine hors de la portée des vagues, on ne peut lui persuader ensuite qu’elle n’est pas à lui... C’est la loi du pays : l’épave est à celui qui l’a planche me fait de la peine ; elle ne peut ni sauvée. Elle répéta machinalement : – L’épave est à celui qui l’a sauvée. L’épave allait et venait sous leurs yeux, tantôt rejetée sur le sable, tantôt reprise par la vague, tournée et retournée cent fois en une minute.

La jeune femme se leva et fit quelques pas. – Allons plus loin, dit-elle ; cette pauvre planche me fait de la peine ; elle ne peut ni s’écarter ni trouver un port. – Elle trouvera bien quelqu’un pour la sécher et la brûler, répondit Roger. – Eh bien ? fit-elle en tournant vers lui son visage soudain enfiévré, elle sera au moins bonne à quelque chose ! Elle apportera dans la cabane la flamme et la chaleur qu’elle possède en elle... cela ne vaut-il pas mieux que d’errer toujours, incessamment battue par les tempêtes ? Elle s’assit sur le galet et promena son regard autour de l’horizon toujours chargé de nuages. Le soleil avait disparu, et toute la tristesse de la tempête revenait plus intense, avec une pluie méchante et rageuse qui les frappait au visage ; elle ne la sentait certainement pas.

L’endroit où ils s’étaient assis formait une petite crique, et la vague, moins profonde, y était, aussi moins bruyante. Ils pouvaient se parler et s’entendre ; cependant il se trouvait tout près d’elle. – J’aurais aimé, dit-elle, de cette voix trempée de larmes qui la rendait si vraie et si touchante, 175 une petite maison avec un jardin, beaucoup d’air, beaucoup de lumière, du soleil de tous les côtés... un peu d’aisance, – mais cela, je l’ai et ne le dois à personne, c’est tout ce qui me reste de mon enfance heureuse ; – j’aurais voulu un être à aimer, qui ne fût pas un chien, car les chiens meurent avant vous, et on les pleure... un être à aimer, qui ne m’eût ni en mépris ni en pitié, qui m’aimât comme une créature semblable à lui... et pour celui-là, – ainsi que l’épave de là-bas, – j’aurais donné ma flamme et toute ma chaleur, dussé-je mourir rapidement consumée... mais pas sans avoir fait un peu de bien, pas sans avoir connu la joie du sacrifice récompensé... je n’ai jamais connu que l’autre, celui qu’on vous reproche, en vous disant : Je ne l’avais pas demandé ! Il la regardait, interdit, n’osant la comprendre, n’osant lui répondre. Est-ce que vraiment elle voudrait, après tant de souffrances, qu’il ignorait, mais qu’il devinait si bien, mettre sa main dans celle d’un honnête homme, simple de cœur et de goût, sans grande fortune, elle faite pour porter hardiment toutes les couronnes ?

– Mais non, reprit-elle, je suis l’épave qui flotte à toutes les vagues, qui bat tous les rivages, et je mourrai réduite en poussière contre tous les rochers de la vie, sans avoir éclairé ni réchauffé de foyer. Elle s’était levée et marchait sur le sable que la mer, en se retirant, laissait à sec peu à peu. Une vague monstrueuse s’avançait, Roger se recula instinctivement, croyant que sa compagne faisait de même. Soudain, dans l’écroulement du flot, il entendit un cri et vit rouler une forme brune. Semblable à l’épave, elle flottait dans la transparence glauque de la vague, abandonnée comme un corps inerte. Sans pousser un cri, les dents serrées, décidé à reprendre sa proie à l’Océan trop avide, il entra dans l’eau, reçut sur la tête le choc de deux ou trois lames, plongea, reparut, saisit le corps qui ne résistait pas, et le rapporta sur le rivage, serré contre sa poitrine. Il courut jusque derrière le galet, et là, sur une couche de sable fin, il déposa celle qu’il avait reconquise.

Elle ouvrit les yeux et les fixa sur lui, avec quelle douceur soumise, avec quelle tendresse éperdue ! – Vous m’avez sauvée, lui dit-elle d’une voix faible, et sans pouvoir remuer, dans le grand engourdissement de tout son être. Je suis l’épave. Savez-vous que l’épave est à celui qui la sauve ? – Je le sais, répondit-il, en la regardant comme une mère regarde un enfant malade. C’est ainsi que vous êtes à moi pour toujours.

Paris, 9 mars 1879. 
Henry Gréville
***
Bài Dịch: Mảnh Tàu Nổi Trôi


Cơn gió bão từ tối hôm trước đã dịu đi trong giây lát; một tia nắng vàng nhạt xuyên qua mây khiến những mái nhà đá phiến xanh sáng bóng. Roger mở cửa sổ; anh nghe mùi tảo quen thuộc dạt vào bãi biển khi thủy triều dâng cao, và anh nhắm mắt lại hưởng một cách thích thú. Cây cối vẫn mạnh mẽ chống chọi lại bão tố ; nhiều chiếc lá nâu vương vãi trên mặt đất, những đám cây sồi rụng lá sớm, bao nhiêu cơn lốc không làm những thân cây dày đặc dọc các con đường rộng chùng lòng, chúng đã uốn cong theo hướng gió ngay từ khi chúng còn bé. Một vài bụi hồng mọc lại đã rụng hoa từ đêm trước, chỉ còn trơ trụi vài cành cây mảnh mai.
Roger nhìn lên bầu trời, suy nghĩ.
Bà giúp việc cũng đến nhìn trời và nói:
-Thưa ông, buổi lễ hội của trời đất đêm qua vẫn chưa tan sao ạ?
-Tôi nghĩ bão vẫn tiếp tục, bà ạ, anh trả lời.

Những đám mây lớn ào tới một cách nặng nề như những đội kỵ binh; màu sắc đồng nhất của chúng, với đường viền đều đặn, cho ta biết chúng đến từ rất xa, từ chân trời, nhanh chóng, mạnh mẽ và uy nghi. Tia sáng vàng nhạt lướt giữa những đám mây đến từ phần bên kia của chân trời; thiên đỉnh hoàn toàn thuộc về những đoàn quân ghê gớm này. Mưa rơi liên tục và đều đặn, vì gió không còn thổi trên mặt trái đất nữa, và những người không quen với sự yên tĩnh giả tạo này sẽ tin rằng mối nguy hiểm đã qua. Roger lắng nghe, và tiếng sóng vỗ lớn cách xa hàng dặm trên bãi biển vang đến tai anh như tiếng vang của một trận chiến.
Những đám mây xám biến mất do cơn bão cuốn đi, một làn sương mù đen kịt lan ra trên bầu trời, rồi nhung hạt mưa nhỏ quất vào mặt làm rát da, và thêm vào những tiếng rền vang của mặt đất, từng đợt sóng khủng khiếp đập vào bờ như sấm sét.

Roger đóng cửa sổ lại, đi xuống cầu thang bằng đá granit, tiếng giày vang lên.
– Thưa ông, ông định ra ngoài đấy ư? Có lẽ không nên đâu ạ.
– Khung cảnh đẹp quá, tôi phải đi xem đây, anh trả lời bằng giọng bình tĩnh.
Bà lão đang càu nhàu và giơ tay lên trời, anh đã ra ngoài đường, kiên quyết đón cơn cuồng phong dữ dội. Cài cúc chiếc áo khoác, hai tay thọc vào túi, để gió không thể tấn công được, anh nhanh chóng bước đi, qua đám hàng rào bằng đất bao quanh các thửa đất chắn gió mạnh từ biển thổi vào-

Mặt trời vẫn chiếu sáng, một thứ ánh sáng nhợt nhạt gần như trắng khiến những vật thể được chiếu sáng có vẻ yếu đuối một cách kỳ lạ . Sương mù bay qua bầu trời ngăn cản tia sáng chiếu vào trái đất và chỉ có đại dương tiếp nhận ánh sáng. Sóng cuồng trên biển vỡ thành từng đợt đối nhau, tạo thành những dải mênh mông lao điên cuồng tấn công vào tảng đá đen, bao phủ mỏm đá rồi lại rơi xuống thành đám bọt trắng đục lăn ra xa như một tấm dầu; rồi làn sóng lập lại, ngày càng mạnh hơn, to lớn, đáng sợ, đánh vào những viên đá cuội, sụp đổ hẳn bởi những cú va chạm khủng khiếp.
Bị thôi thúc bởi mong muốn được chiêm ngưỡng cảnh tượng đáng kinh ngạc này kỹ hơn, Roger cố gắng bắt đầu chạy xuống con đường dốc. Khi anh đi xuống, cường độ gió giảm dần, và khi anh đến bên dưới thung lũng, anh thấy mình ở một vùng gần như yên tĩnh. Anh bước chậm lại, lấy lại hơi thở, rũ những hạt nước trên áo và nhìn xung quanh. Anh nhìn thấy phía trước một hình dáng mờ mờ, đầu quấn khăn; anh không cần phải nhìn hai lần, trong trái tim hồi hộp của anh đã cho anh biết tên của người bộ hành rất dạn dĩ này.

Nếu như vào một thời điểm khác, có lẽ anh đã quay gót đi – nói chuyện với nhau có ích gì khi chúng ta không thể hiểu nhau? – Nhưng có những ngày mà sự dũng cảm và táo bạo chiếm lấy hồn ta và đưa ta đi xa hơn những điều lý trí mong muốn, nếu ta tham khảo ý kiến của suy xét bình tĩnh và cẩn thận; Roger bước nhanh và đến bên cô ấy. – Cô dám ra ngoài với cơn gió khủng khiếp này ư? anh hỏi cô, lúc đã đến bên cạnh cô gái.
Cô giật mình, vì đột ngột chứ không phải vì sợ hãi và đáp:
– Cảnh vật bây giờ thật là tuyệt!
– Tôi cũng nghĩ như vậy, Roger nói.
Họ lại bước đi bên nhau trong không khí đã lắng dịu ở góc thung lũng này, ngọn đồi cao đã ngăn chặn cơn bão.
– Cô định đi xa không? anh lại hỏi.
– Tôi muốn đến bờ biển. Tôi cố tình đi ra ngoài để xem mặt trời kỳ lạ này ảnh hưởng thế nào trên vùng biển đang nổi cơn thịnh nộ này. Có một sự tương phản làm tôi ngao ngán nhưng vẫn có điều gì quyến rũ tôi. Phải chăng mặt trời chỉ nên chiếu sáng những cảnh bình yên, hay ít ra là niềm vui thôi ?
– Những người bất hạnh vẫn có quyền được an ủi một chút chứ, Roger trả lời.
-Vâng! cô cay đắng trả lời,- ánh nắng như vậy không an ủi được… nó chỉ soi sáng nỗi đau, và nỗi đau lại thích bóng tối hơn.

Roger không trả lời. Họ không còn nhìn thấy Đại dương nữa và một cảm giác bình yên dường như đang trở lại trong họ. Sau vài phút, anh ta lại hỏi người bạn đồng hành, với giọng chấp nhận một cách buồn bã.
– Cô muốn rời khỏi đất nước này, cô không thay đổi ý định sao?
–Làm sao tôi biết được! Cô trả lời một cách cay đắng. Tôi có quyền biết mình muốn gì không? Tôi còn phải chạy trốn khỏi chính mình nữa cơ mà – nhưng muốn có được điều đó, bất cứ một cuộc hành trình nào, dù xa xôi đến đâu, cũng không thể cho tôi toại nguyện. Tôi đã đi qua rất nhiều quốc gia, tâm trạng của tôi vẫn sẽ không thay đổi, thế thôi!
– Cô thù ghét đất nước này hơn bất kỳ nơi nào khác phải không? anh hỏi với vẻ dịu dàng e ngại trái ngược với vẻ dạn dĩ của đôi mắt và nét cương nghị từ đôi môi.
Cô lắc đầu không trả lời. Một cảm giác ngọt ngào thoáng qua làm nét căng thẳng vì cây đắng trên gương mặt cô dịu bớt đi.
-Không! tôi yêu anh ấy hoặc tôi nghĩ rằng tôi yêu anh ấy… Tôi có thể chết vì vui sướng, nhưng tôi không thể chết, không thể! Sự cay đắng lại hiện lên trên nét mặt thanh tú của cô, và cô khoát tay, giận dữ một cách kiêu kỳ. – Tôi phải đi đây! đúng rồi, tôi phải đi. Tôi đã chờ đợi quá lâu. Những lời này được thốt ra với vẻ đầy trách móc và lo sợ.
– Cô vẫn ở lại đây, có thể cô sẽ hạnh phúc, Roger tiếp tục, cô sẽ có được tình yêu … Cô sẽ không vui và hạnh phúc hơn ở bất cứ nơi nào khác … nhưng biết đâu ở nơi nào đó, có thể có người đang mong đợi cô!
-Chờ tôi! Lạy Chúa ơi! Người nào sẽ đợi tôi chứ? Ở đâu? Tôi không còn gì cả: quê hương cũng không, gia đình cũng không: tôi đã phá vỡ mọi thứ xung quanh mình. Tôi đã đổi vàng nguyên chất của mình để nhận lấy đồng tẩm độc, và kể từ đó không còn ai, không một ai, anh nghe không, Roger? không một ai yêu tôi hoặc chờ đợi tôi.
Con đường bỗng rẽ ngoặt gấp, rồi một cơn gió cực mạnh ào đến khiến cả hai phải ngậm miệng lại.
Họ đã đến gần bờ biển; không chạm tay vào nhau, có vẻ như không hề quen biết nhau, họ trèo lên bức tường đá cuội mà mỗi lần thủy triều dâng cao lại bồi thêm vào, làm thành bờ đập bảo vệ ngôi làng khi sóng biển tràn vào, rồi họ dừng lại, kinh hoàng nhìn cảnh vật. Cách chỗ họ ngồi chừng mười sải chân, sóng biển đang tấn công mặt đất, kẻ thù từ xưa nay, và họ thẫn thờ như thế trước sức mạnh không chế ngự được của thiên nhiên.

Qua bộ quần áo màu nâu sẫm nàng quấn quanh mình, ta có thể hình dung thân hình mảnh khảnh đang lo âu, đầu hơi nghiêng về phía trước dưới tấm khăn che sát mặt với mái tóc đen huyền, cô ấy như là bức tượng, đang cố gắng tập trung. Roger chỉ nhìn thấy hình dáng như ảnh tượng Hy Lạp thanh tú của cô, và cảm nhận đôi mắt xanh thật đẹp đang nhìn chằm chằm vào những con sóng như đang muốn biết chúng sẽ cuốn dữ dội thế nào đây. Lúc nãy khi kể lể vài dòng, cô vừa tiết lộ cho anh biết vết thương trong lòng cô, mà từ bấy đến nay vẫn được che giấu một cách thật chu đáo. Cô đã yêu, chắc là một người nào ở rất xa, bởi vì qua hai năm cô sống nơi đây, không ai biết gì về cô, ngoại trừ tính tình cô rất bác ái, không cần giúp đỡ về những nhu cầu, rất giản dị, không xa hoa cầu kỳ, rất dè dặt nên không ai dám hỏi han điều gì về cuộc sống riêng tư.

Tại sao Roger lại say mê sinh vật bí ẩn này? Tại sao? trong khi anh có thể lựa chọn trong các cô gái trẻ ở miền này cũng như vùng lân cận, nơi anh đã trải qua mười tám tháng gần như hoàn toàn hưu trí, và thật hiếm khi anh gặp cô gái này, phải chăng anh không còn tìm thấy niềm vui ở bất kỳ ai khác? Phải chăng vì anh đã tìm thấy ở cô những điều thiếu sót ở những người kia: trí thông minh để cùng chia sẻ sở thích nghệ thuật của anh, – đó là thành quả học tập của anh-, chia sẻ những hiểu biết về thế giới,…những điều căn bản mang sự hòa hợp giữa hai người. – và thêm nữa vẻ đẹp, – vẻ đẹp tuyệt đối của những đường nét, được hoàn chỉnh ở đỉnh cao nhất cho tình yêu nồng nàn.

Anh yêu nàng, nhưng không thể thổ lộ; giữa cô và anh, cô luôn đặt một rào cản không thể vượt qua bằng một sự trang nghiêm lạnh giá; tại sao hôm nay cô lại vén ra một góc màn cuộc đời bí ẩn của mình?
Và thật kỳ lạ, thay vì cảm thấy bị xúc phạm khi nghe lời thú nhận nửa vời này, anh lại cảm thấy một niềm vui xen lẫn lo lắng và bối rối. Đó là bởi vì anh sống xa thế giới. Anh ta cũng chỉ tìm thấy một thứ chất liệu con người không đáng kể khi phải đổi lấy kho báu của mình, và bây giờ anh không còn quan tâm đến thiên hạ và môi trường nữa. Nhưng đối với nàng… có thật là nàng không còn yêu thích gì nữa hay sao? Trước đây, khi đầu tiên trò chuyện, cô ấy dường như dửng dưng với mọi việc ; sự cay đắng tột bậc, thái độ khinh thường lạnh giá, là căn bản triết lý sống của nàng; nhưng dạo gần đây cô ấy có vẻ dịu dàng hơn; đôi khi, giọng nói đầy cảm xúc của cô đã ngưng hẳn khi vừa mới bắt đầu kể một câu chuyện nào đó …
Có phải cô cảm thấy tâm hồn khô héo của mình đang sống lại?

Vừa miên man suy nghĩ , anh nhìn cô và cố đoán xem suy nghĩ chua cay nào khiến cô dán chặt mắt vào đại dương đang cuồng nộ. Anh nhìn thấy một giọt nước mắt, không phải nước mưa hoặc nước biển, đang rơi từ hàng mi đen dài, lăn xuống đôi má nhợt nhạt, và hạt mưa nhẹ vừa phủ lên màu hồng phấn. Nhìn những giọt nước mắt tiếp tục rơi từ từ, sau đó nhanh hơn, anh không dám hé môi, không dám lại gần, e sợ cô sẽ nhớ rằng anh đang hiện diện nơi đây, và sẽ chạy đi, để che giấu trái tim yếu đuối từ lâu nay vẫn một mực khép kín. Ước gì anh có thể đổi tất cả những gì anh sở hữu để lau những giọt nước mắt thầm lặng này bằng đôi môi mình, những giọt nước mắt làm bằng chứng rõ ràng về những nỗi đau không ngớt trong cô đơn, khi màn đêm buông xuống? Ai là người có thể làm tổn thương một tâm hồn kiêu hãnh, đáng được quý trọng và yêu thương này?

Trên vùng đồng cỏ, đàn cừu ngạc nhiên nhìn những bông bọt biển mà các thủy thủ gọi là bướm trắng của biển rơi xuống những bông hoa cây bấc. Cô gái quay đầu nhìn về phía Roger; gió đã lau khô nước mắt của nàng, và nỗi tuyệt vọng ban nãy chỉ còn lại nét âu sầu. Cô đứng dậy và nói điều gì mà anh không nghe được, chung quanh quá ồn; anh tiến lại gần hơn. Họ đang đứng sát bên nhau; nhưng giữa hai người vẫn còn một khoảng trống, và quần áo của họ cũng không chạm vào nhau.

Cô chỉ cho anh xem một vật thể màu sẫm bị nước mang theo con sóng, lao đến rồi lại bị cuốn đi mà không thể nào tấp vào bờ được; nhưng rồi một ngọn sóng mạnh đã mang vật ấy đến chỗ họ đang đứng. Trong làn sóng xanh trong suốt, hình thù ấy thành một màu đen đậm; và đó chỉ là một mảnh ván bị tách ra từ một chiếc thuyền nào đó; không thấy dấu hiệu nào để nhận biết, cũng không có gì đáng quan tâm.
– Đó là một mảnh xác tàu, Roger nói.
Họ phải đến gần sát tai nhau thì mới có thể nghe được, và hơi thở của anh phả vào má nàng.
– Những mảnh tàu như thế này có thường trôi đến không? cô hỏi bằng giọng chậm rãi, như thể kiệt sức vì nỗi khổ đau khôn cùng.
– Đôi khi, sau những cơn bão lớn. Dù bị pháp luật cấm nhưng người nông dân luôn nghĩ rằng quyền được giữ xác tàu đắm là một quyền thiêng liêng.
– Quyền giữ xác tàu đắm? nàng hỏi lại, nhìn về phía Roger.
Anh vừa nhìn thấy trong đôi mắt sâu thẳm của cô nỗi đau không thể nguôi ngoai; và nỗi đau dịu dàng ấy không có niềm vui và không có hy vọng, giống như tia sáng màu vàng trong làn sóng trong suốt đang tuôn ra trên người anh.
Cảm thấy bối rối, anh nói tiếp:
– Đúng vậy, theo quan niệm của họ, xác tàu thuộc về người đã nhặt được; đôi khi họ thật khó khăn khi phải giằng co với biển, thật vất vả mới kéo ra khỏi làn sóng hung dữ, rồi sau đó lại được xét rằng mảnh tàu đắm ấy không thuộc quyền sở hữu của mình …
Thế nên luật của xứ này là: xác tàu sẽ thuộc về người đã mang được mảnh tàu về.
Cô lặp lại, không suy nghĩ :
– Xác tàu đắm thuộc về người đã cứu nó.

Mảnh gỗ của xác tàu trôi đến rồi lại bị cuốn đi trước mắt họ, có khi bị ném lên cát, có khi bị sóng cuốn, đưa lên đưa xuống hàng trăm lần trong một phút.

Người phụ nữ đứng dậy và bước đi.
– Ta hãy đi xa hơn phía đằng kia, – cô nói; – tôi thấy miếng gỗ này tội nghiệp quá ; nó không thể đi xa cũng như không thể tìm thấy một nơi để tấp vào.
– Nó sẽ tìm được người sấy khô và cho vào lò sưởi, Roger trả lời.
– Vậy sao? – nàng quay nhìn anh ấy, gương mặt bỗng đỏ hồng lên – Ít ra thì nó cũng sẽ có ích ! Nó sẽ mang lửa và hơi ấm từ trong mình nó vào trong căn lều còn hơn là lang thang mãi, rồi bị bão giông vùi dập, anh thấy không?

Cô ngồi trên một tảng đá và nhìn phía chân trời vẫn còn tràn ngập mây xám. Mặt trời đã biến mất, và nỗi u sầu do cơn bão mang đến lại trở nên sâu đậm hơn, với những giọt mưa dữ dội quất mạnh vào mặt họ; có lẽ nàng cũng không còn không cảm nhận được điều đó.

Nơi họ ngồi là một cái vịnh nhỏ, ít sóng hơn và ít ồn ào hơn. Họ có thể nói chuyện và nghe thấy nhau; nhưng anh vẫn ngồi rất gần bên cô.
Cô nói, bằng một giọng nói đẫm nước mắt, chân thật và cảm động:
-Tôi ước gì có được một ngôi nhà nhỏ có vườn, chung quanh là cảnh vật bao la, tràn ngập ánh sáng, tia nắng rọi khắp nơi… một chút gì thật thoải mái, – những điều này tôi đã sở hữu và không nợ ai cả, đó là tất cả những gì còn lại của tuổi thơ hạnh phúc của tôi.–Tôi mong muốn có một sinh vật để yêu thương, không phải là loài chó, bởi vì chúng sẽ ra đi trước mình, và ta lại thương khóc chúng…mà một sinh vật để yêu, không khinh miệt, hoặc thương hại tôi, một sinh vật sẽ yêu thương tôi như một tạo vật tương đồng với họ… và đối với người ấy, – cũng như mảnh tàu trôi nổi ở đằng kia, – tôi sẽ sưởi họ bằng ngọn lửa con tim nồng nàn và toàn bộ hơi ấm của mình, cho dù tôi sẽ suy mòn kiệt sức rất nhanh … nhưng trước đó tôi phải hoàn thành được điều gì đó, phải tận hưởng được niềm vui khi đã hy sinh như thế … từ trước đến nay tôi chỉ nếm được điều ngược lại, luôn bị trách cứ rằng: "Tôi đâu có đòi hỏi việc này đâu!" –

Anh nhìn cô, sững sờ, không đủ can đảm để hiểu những điều cô vừa thổ lộ, không dám trả lời. Nàng có thực sự ao ước, sau bao nhiêu đau khổ nàng đã gánh chịu mà anh không hề biết đến, nhưng anh đã đoán rất rõ, và người phụ nữ này, một người quả cảm đã mang bao nhiêu gánh nặng mà cuộc đời đã nghiệt ngã ban tặng cho cô, nàng có thực sự muốn giao thân phận mình vào tay một gã chính trực, rất đơn giản trong tình yêu và nhãn thức, với cơ nghiệp không có gì gọi là bao la vĩ đại không?
– Nhưng không đâu, nàng trả lời, tôi là xác tàu trôi trên sóng, đập vào bờ biển khắp nơi và tôi sẽ tan thành cát bụi bám vào tất cả những tảng đá của cuộc đời, mà không bao giờ thắp sáng hay sưởi ấm một mái ấm gia đình nào. Cô đứng lên và đi trên cát đã dần khô khi nước biển rút đi. Một đợt sóng khổng lồ đang ập tới, Roger bước lùi theo bản năng và nghĩ rằng người bạn đồng hành cũng đang bước lùi.

Đột nhiên, khi thủy triều vừa dâng lên và rút đi, anh nghe thấy tiếng kêu la và nhìn thấy một dáng hình màu nâu đang bị cuốn đi. Trông như một xác tàu bị đắm, vật thể đang trôi nổi trong làn sóng trong suốt lạnh lẽo và đen ngòm, trơ trọi như một cơ thể vô tri.

Mím môi thật chặt, anh quyết tâm lấy lại miếng mồi từ đại dương tham lam, và lao nhanh xuống nước, đầu anh hứng chịu những ngọn sóng dữ chém vào, anh ngụp xuống, trồi lên, nhanh chóng giành lấy thân thể bất động, ôm thật chặt và bơi vào bờ. Anh chạy đến phía sau tảng đá, rồi đặt món quà mà anh ta vừa tranh giành được với sóng biển trên một lớp cát mịn.

Cô mở mắt và nhìn anh, thật dịu dàng, thắm thiết, say đắm:
-Anh đã cứu tôi, cô nói với anh bằng một giọng yếu ớt, không thể cử động vì toàn thân tê cóng.
Tôi là xác tàu đắm. Anh biết rằng xác tàu trở thành sở hữu của người cứu nó không?
-Tôi biết, anh trả lời, và nhìn cô như một người mẹ nhìn đứa con đau yếu.

– Vì thế nàng sẽ thuộc về ta . . . đến thiên thu-
Thailan dịch

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